• Déplacements dérogatoires : un motif impérial, des motifs impérieux

     

    Pris en pleine nuit d'un désir infernal,

    Je me suis levé et j'ai enfourché mon cheval,

    Vêtu en tout et pour tout de ma liquette,

    Afin de répondre au plus vite à l'appel de la fourchette.

     

     

    Après bien des kilomètres quatre à quatre sur la grand-route,

    J'ai enfin atteint le pied de ma destination, à savoir le restoroute.

    Dans les allées de cet établissement ouvert H24, point de service en salle,

    Mais de la vente à emporter, même pour les gros fous presque à poil. 

     

     

    J'ai mangé six éclairs au chocolat sur le champ, ou plutôt sur le carrelage,

    Sous les yeux affolés d'une caissière qui n'avait pas encore perdu son pucelage. 

    Pendant qu'elle envoyait quelques textos, j'ai pris tout ce qu'il restait dans son rayon,

    Puis j'ai payé toutes mes pâtisseries en tickets restos, tel un chauffeur de camion.

     

     

    Une fois rentré chez moi, je me suis remis au lit,

    Et alors que mon estomac protestait avec force gargouillis,

    J'ai soudainement été pris d'un affreux doute :

    Ce désir soudain et brutal n'était-il pas le signe annonciateur d'une déroute ?

      

     

    Je me suis derechef jeté sur mon cheval,

    Et je l'ai mené à un rythme encore plus infernal

    À la pharmacie de garde locale, dans laquelle j'ai exigé un test immédiat : 

    Oui ou non, suis-je atteint par ce nouveau mal dont parlent les médias ?

     

     

    Après quelques minutes d'attente presque insupportables, 

    Le pharmacien effrayé m'a confirmé que malgré mon gros ventre,

    Mes bouffées de sueur, mes humeurs changeantes et ma tenue délirante,

    Les résultats du test étaient formels et formidables : je n'étais pas enceint des oeuvres du diable.

     

      

    Je suis rentré m'enfermer

    Avec mes cachets contre le surmenage,

    Pour dormir à poings fermés,

    Comme un gros bébé,

    Bercé par le son de l'orage.

     

     

    Dehors le diable enragé rôde encore,

    Mais je m'en fous, moi, je dors.

     

     

    « PanikatakRouge sang, vert de rage »

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