• Une soirée à oublier

    Champaubert sur Ligognes. 

    Dans ce petit village de la France rurale comme il en existe tant, il y a ce soir un spectacle donné à « la maison pour tous ». 

    Un hypnotiseur de renom va venir faire découvrir aux campagnards les mystères de l'esprit. 

    À l'heure dite, alors que le soleil est en train de se coucher, la salle est comble. Depuis la représentation d'une pièce de théâtre amateur l'année précédente (de fort mauvaise qualité, malheureusement), c'est le premier événement culturel local à se mettre sous la dent pour les villageois. Pour assister à un spectacle, la plupart du temps, il leur faut prendre la voiture et faire au minimum cent vingt kilomètres.

    Pour les amateurs de spectacles amateurs, il y a toujours les hurlées de la Mère Guérano, dans la rue principale, par les journées de fortes chaleurs. Mais c'est toujours un peu la même chose, et on s'en lasse vite.

    La « maison pour tous » est une petite salle polyvalente, dans laquelle les clubs locaux de belote, de gymnastique volontaire (parce que personne n'est forcé d'y participer), d'atelier bijoux, de scrabble et quelques autres se réunissent chaque semaine selon un planning strict. Lorsqu'un évènement imprévu vient le chambouler, ça finit généralement en émeute, les aiguilles à tricoter deviennent des armes par destination et les pions de scrabble des objets contendants. Le week end et le soir elle se transforme en salle de sport pour les jeunes et les moins jeunes : handball, basket, ping-pong. Elle est aussi occasionnellement utilisée pour accueillir de petits banquets, mais l'absence d'une vraie cuisine complique l'organisation de ce genre d'évènements. Elle est mieux adaptée aux vins d'honneur, aux cocktails et aux remises de récompenses comme le mérite agricole. 

     

    Les chaises en coque de plastique ont été alignées devant la petite estrade par les bénévoles du comité des fêtes, qui a géré également la billetterie à l'entrée. La place est à 15 euros, un tarif qui a été fixé à l'issue d'une réunion agitée de trois heures entre les membres du comité des fêtes et la maire. La maire voulait renégocier le cachet de l'hypnotiseur, les membres du comité voulaient une subvention plus élevée. Au final, la réunion s'est terminée sur un compromis : la maire s'est engagée à prendre à sa charge les quelques centaines d'euros qui resteront à couvrir pour la venue de l’hypnotiseur, qui demande tout de même deux mille euros pour son spectacle. Le président du comité des fêtes s'est engagé à tenter une négociation avec l'hypnotiseur. Il a d'ailleurs tenté la négociation le lendemain, mais s'est heurté à un mur. Il n'a pas insisté, il se souvenait trop bien de ce qui s'était passé l'année précédente avec la troupe de théâtre amateur. Suite à la négociation des prix, les acteurs principaux s'étaient désengagés et la troupe s'était présentée avec ses remplaçants : une catastrophe, la moitié des spectateurs du village avaient quitté la représentation avant l'entracte. Il y en a même quelques uns qui étaient revenus avec des oeufs avant la fin. Et pas pour faire une omelette.

     

    Dans l'assemblée du soir, qui attend avec impatience le mage Gustave (célèbre pour être passé plusieurs fois dans l'émission de Patrick Sébastien), se trouve un vieux Monsieur. C'est Lucien Mollard, un ancien fonctionnaire des impôts, qui vit en reclus dans une propriété située un peu à l'écart du village. Sa présence étonne un peu, car il ne participe jamais aux activités de la commune et la plupart des spectateurs ne le connaissent pas. Certains anciens du village le saluent, mais globalement tout le monde discute avec ses connaissances et personne ne porte réellement attention au père Mollard. 

    Il s'est installé seul sur un des côtés du dernier rang et regarde ses chaussures dans l'espoir que personne ne vienne lui adresser la parole. Il a un physique passe-partout : un petit gabarit, les cheveux blancs, la soixantaine bien entamée. Il est vêtu à la mode locale : un pantalon foncé, une chemise à carreau bleu marine, des chaussures de travail qui ont connu des jours meilleurs, et un blouson marron. 

    Un appel est fait au micro pour que les derniers arrivés prennent rapidement place, une partie des lumières est éteinte pour donner un éclairage préférentiel à la scène.

    Une petite musique orientale sort des enceintes disposées aux extrémités de l'estrade, le silence se fait. 

     

    Le mage Gustave, la cinquantaine rondouillarde, la mine quelconque, sort par la porte de la réserve qui lui a servi de loge, et monte lentement les trois marches de l'estrade. Il est vêtu comme Bela Lugosi dans les anciens films de vampire : haut de forme, cape rouge et noire, costume noir. Il a poussé le vice à se maquiller avec de l'eye-liner. Avec son physique ingrat, le résultat est plutôt grotesque, mais les villageois ne font pas la fine bouche et l'applaudissent chaleureusement à sa montée sur scène. 

    Le mage Gustave prend la parole, sa belle voix pleine est amplifiée par un micro cravate : 

     

    • Bonsoir Mesdames, bonsoir Mesdemoiselles et bonsoir Messieurs. Je suis ravi d'être parmi vous ce soir afin de vous faire découvrir les mystères de la grande hypnose. Vous verrez ce soir des choses que vous n'avez jamais vues. Certains d'entre vous en sortiront transformés !

       

    La voix du mage Gustave porte bien, on voit qu'il fait ça depuis longtemps, son auditoire est déjà conquis. 

    Il reprend : 

     

    • Tout d'abord pour commencer, quelque chose de simple : j'ai besoin d'un ou d'une volontaire pour m'assister. Allons, allons, levez la main, ne soyez pas timide ! Vous Mademoiselle ? Parfait, montez me rejoindre.

       

    C'est la fille du premier adjoint au maire, Lucy Lansaitre, qui rejoint le mage sur scène. C'est une ado un peu délurée de dix sept ans, qui n'a pas sa langue dans sa poche, comme on dit par ici. 

    Le mage sait y faire, après les présentations et les plaisanteries d'usage, il hypnotise Lucy, et lui fait imiter tous les animaux de la ferme les uns après les autres. Elle est très convaincante en poule, un peu moins en vache, mais elle est parfaite dans le rôle de la chèvre. 

    La salle est pliée de rire, incrédule devant le talent du Mage. Même ceux qui l'avaient déjà vu chez Patrick Sébastien, dans son spectacle du samedi soir, sont étonnés. C'est mieux en vrai. 

     

    • Très bien Lucy, tu fais une très jolie chèvre, tu sais. Bien, regarde moi, dans dix secondes tu vas revenir à toi, et tu ne te souviendras de rien de ce que tu as fait sur scène. Tu demanderas à tes amies. Allez, la salle avec moi  : 10, 9, 8...

       

    La salle entonne le décompte avec le mage, et une fois tombé à zéro, Lucy écarquille les yeux, regarde la salle avec effarement, puis redescend de l'estrade à l'invitation de Gustave, sous les applaudissements des spectateurs.

     

    • Très bien, reprend le mage, nous allons maintenant passer un cran au dessus. Nous allons maintenant faire accomplir au prochain ou à la prochaine volontaire des exploits physiques inimaginables ! Il me faut un volontaire, allez, n'ayez pas peur c'est absolument sans danger. Je fais ce métier depuis trente ans, et jusqu'à présent je n'ai eu que six accidents mortels ! Ah ah, je plaisante bien sûr ! Allez, vous Madame ? Encore une jeunette, très bien, rejoignez moi sur la scène !

     

    C'est la mère Phélizeau qui rejoint le mage Gustave sur la scène. Elle a soixante douze ans, une bonne constitution de fermière, profession qu'elle exerce encore aujourd'hui en compagnie de ses deux fils dans leur exploitation de vaches laitières. 

    Le mage poursuit sur sa lancée, une fois les présentations d'usage avec la salle, il hypnotise la mère Phélizeau et parvient à la faire tenir en équilibre les pieds en l'air dans un poirier parfait, qui permet à l'assemblée de voir ses jupons, dans l'hilarité générale. Après cela il la fait jongler magnifiquement avec six quilles, puis la fait tenir en équilibre entre deux chaises, raide comme un bout de bois, la tête sur le dossier de l'une et les chevilles sur le dossier de l'autre.

    La salle est extatique, elle n'en revient pas, les applaudissement sont plus que nourris à la fin du décompte qui ramène la mère Phélizeau à la normale, et à son retour, un peu décontenancée, à sa place.

     

    • Très bien, reprend le mage, je vais maintenant passer au dernier échelon de l'hypnose, le plus complexe et le plus effrayant. Le prochain ou la prochaine volontaire va plonger dans sa mémoire profonde pour nous raconter son premier souvenir, il va revivre un événement heureux de son enfance, ou peut être d'une vie antérieure !
      Alors, reprend le mage d'une voie emphatique, qui va oser se porter volontaire pour cette expérience extraordinaire ? Personne ? Allons, un peu de courage ! Vous Monsieur ? Venez par ici, rejoignez moi !

     

    À la surprise générale, c'est Lucien Mollard qui monte sur scène. Il est pâle, comme déjà hypnotisé, on peut voir qu'il n'en mène pas large. Le mage s'en rend compte et tente de le rassurer : 

    • Ne vous inquiétez pas Monsieur, tout va très bien se passer. Comment vous appelez vous ?

    • Lu-Lucien, bégaie le frêle vieil homme, d'une toute petite voix.

    • Lulucien, c'est original ! Plaisante le mage, déclenchant les rires de la salle.
      Et que faites faites vous dans la vie, Lulucien ? Lui demande le mage.

    • Je suis retraité des impôts, répond Lucien.

    • Ah, vous êtes certain d'être retraité ? Je ne risque pas de contrôle fiscal si notre petite expérience se déroulait mal ? Plaisante à nouveau le mage, déclenchant une nouvelle fois les rires. 

    • Non, non, je suis bien retraité, ne vous inquiétez pas, répond Lucien avec grand sérieux. 

    • Bien vous me rassurez ! Êtes vous prêt pour cette grande expérience mémorielle, Lucien ?

    • Ou-oui, répond un Lucien hésitant. 

    • Très bien, asseyez-vous sur cette chaise et regardez moi dans les yeux. Vous vous sentez lourd, vous avez les paupières lourdes... une grande langueur envahi votre corps... vous voulez dormir... vous êtes détendu... fermez les yeux... saisissez le fil du temps ! Maintenant, ouvrez les yeux : vous allez plonger dans votre passé... plus loin... plus loin... encore plus loin... Dites moi, où êtes vous, Lucien ?

    • Je... je suis à la clinique Saint Michel, dit Lucien d'une petite voix d'enfant. Je vois ma Maman dans son lit. Elle a ma petite sœur dans ses bras, c'est Louise ! Elle n'est pas très belle, glousse Lucien.

       

    Murmures dans la salle, les spectateurs sont fascinés par ce qui se passe sur la scène. 

     

    • C'est très bien, reprend le mage Gustave. Maintenant, vous allez repartir encore plus loin. Plus loin... plus loin... si vous voyez un grand tunnel, vous allez le traverser. Vous le voyez, ce tunnel ?

    • Oui, répond Lucien d'une voix étrange. 

    • C'est bien, n'ayez pas peur, allez-y, traversez le !

       

    Le visage de Lucien est agité de soubresauts, son corps tremble, se convulse. Le mage, comme inquiet, recule d'un pas. Puis Lucien se calme soudainement, il reste immobile sur la chaise.

     

    • Lucien, que voyez vous ? demande le mage

    • Ton gros cul, espèce de guignol ! Répond Lucien, d'une voix très affirmée. Quelques rires fusent dans la salle.

       

    Le visage de Lucien est transformé : plus dur, plus intense. Le mage écarquille les yeux. Il sait déjà qu'il est dans la panade.

     

    • Qui êtes vous ? Demande le mage d'une voix impérieuse. Je vous ordonne de répondre !

    • Qui je suis ? Tu crois que je vais te donner mon nom, espèce de panse à frites ? Tu me prends pour un couillon dans ton genre, ou quoi ?

       

    Lucien détourne son visage du mage, et un sourire carnassier effrayant traverse son visage lorsqu'il voit les spectateurs effarés qui regardent le spectacle.

     

    • Allez, maintenant, assez joué, libère moi. Ça fait une éternité que je suis coincé dans ce con là, aujourd'hui je sors ! dit Lucien sur un ton de commandement. Il essaie de quitter son siège, mais n'y parvient pas tout à fait. 

       

    Un éclair de panique traverse le regard du mage Gustave, mais il se reprend rapidement :

    • Je vais compter et dans dix secondes vous reviendrez à vous, Lucien, et vous ne vous souviendrez de rien : allez, 10, 9, …

    • Non mais tu rêves, espèce de jobard, tu me prends pour un amateur ? tu crois que tu vas me faire rentrer dans ce corps avec ta formule de branquignol de mage de seconde zone ? l'interrompt Lucien, écumant de rage, la bave aux lèvres. J'y suis, j'y reste ! Putain, j'ai pas passé plus de 60 ans dans la peau d'un fonctionnaire des impôts pour y retourner volontairement ! J'ai rien à déclarer ! Tu sais à quel point il est chiant, ton Lucien ? Entre sa collection de timbres, son goût immodéré pour la camomille, ses chats qui puent et sa passion pour la télé-réalité, jamais j'y retourne ! T'imagines même pas le temps qu'il m'a fallu pour le décider à venir assister à ton spectacle pourri, et encore moins les efforts qu'il ma fallu pour le faire monter sur scène !

       

    Dans la salle, les spectateurs, gagnés par un certain malaise, commencent à échanger des regards inquiets. Quelques uns des moins courageux commencent à quitter la salle. 

    Sur scène le mage Gustave est en panique, il transpire à grosses gouttes. Il capte du regard les quelques spectateurs qui quittent la salle, affolés. 

     

    Il s'approche de Lucien et lui chuchote dans l'oreille : 

    • ok, ok, je ne te renvoie pas, mais tu joues le jeu, t'es en train de casser mon business, là ! Tu fais semblant de repartir et on en reste là. Après, tu te démerdes.

       

    Lucien lui fait un grand sourire et un clin d'oeil que seul le mage peut voir. 

    Le mage se recule et commence une incantation, avec force gesticulations : 

     

    • Vade retro, Satanas, hurle t-il ! Tu vas quitter ce corps maintenant, je te l'ordonne ! Vade Retro, Méphisto ! Je vais compter et vous reviendrez à vous Lucien, vous serez débarrassé de ce démon !

    Puis il ajoute in petto : 

    • Cecidit vincula. Vacat vobis, liberum

       

    Un éclair de triomphe passe dans les yeux de Lucien, mais aussitôt, son visage reprend une posture figée, sans expression.

    Le mage Gustave se retourne vers le public et lui demande : 

     

    • Allez, comptez avec moi, aidez moi à faire revenir Lucien ! 10, 9, 8...

       

    À la fin du décompte, sous les vivats du public, un Lucien hébété semble refaire péniblement surface. Les quelques spectateurs qui s'étaient éloignés vers l'entrée, reviennent tout penauds reprendre leur place, sous les quolibets des autres. 

    Le mage lui demande : 

     

    • Tout va bien Lucien, vous vous souvenez de quelque chose ?

    • Non, je ne me souviens de rien, que s'est il passé ? Demande Lucien avec sa petite voix, sous les rires de soulagement du public. 

    • Rien de grave, Lucien, nous avons fait une mauvaise rencontre, mais vous en êtes désormais débarrassé ! Vous pouvez reprendre votre place. Allez on applaudit très fort Lucien !

       

    Lucien quitte l'estrade et retourne s'assoir, sous les encouragements enthousiastes du public. 

    Le spectacle prend bientôt fin, après une séance d'hypnose collective, au cours de laquelle le mage Gustave parvient à hypnotiser une quinzaine de membres du public, qui sautillent sur place pendant quelques minutes. 

    C'est un petit triomphe pour le mage Gustave. Les spectateurs quittent la salle ravis, après de longues minutes d'applaudissement. Les membres du comité des fêtes rangent la salle. Gustave se démaquille, puis embarque son matériel dans sa camionnette. Dans la poche de sa veste, il vérifie bien qu'il y a toujours le chèque de deux mille euros du comité des fêtes. Son hôtel est à trente kilomètres, il n'y sera pas avant onze heures. 

    Gustave s'apprête à monter dans sa camionnette pour quitter les lieux, quand une voix l'interpelle.

     

    • Tu n'as pas oublié quelque chose ?

       

    C'est Lucien, qui sort de la pénombre d'un bosquet voisin, et qui s'approche. Son visage est à nouveau sévère, bien plus intense que la personnalité effacée qui a assisté calmement à la fin du spectacle. 

    Gustave soupire, et se retourne vers le vieil homme. 

     

    • Qu'est ce que tu veux ? Que je te renvoie ?

       

    Lucien ricane :

     

    • Comme si tu en étais capable... Tu n'allais pas partir sans me dire au revoir, quand même ? Tu ne te sens pas un peu responsable, de m'avoir relâché dans la nature ? Si ça se trouve, je suis un danger public !

    • Le vrai responsable c'est celui qui t'a enfermé dans ce corps, soupire le mage. Et je ne veux pas savoir pourquoi, ni comment. Nos chemins se séparent ici. Essaie juste de ne pas trop attirer l'attention dans les prochains mois. À la limite, déménage sans rien dire à personne, ce sera le plus simple pour toi. 

    • C'est ce que tu as fait, toi ? demande Lucien, narquois.

    • Oui... J'ai commencé ma carrière juste après. Mais je ne t'encourage pas à faire la même chose, le secteur est bouché, t'as bien vu où j'en suis réduit à me produire...

    • T'inquiète pas, mon gros. Je ne m'abaisserai pas à ce genre de spectacle indigne. Tu n'as vraiment aucun amour propre, pour faire des choses aussi ridicules.

       

    L'ex-Lucien crache un gros mollard aux pieds de Gustave. Il est clairement dans une logique d'affrontement. Ses pouvoirs le démangent. Classique, après une aussi longue période d'inactivité.

    Gustave hausse les épaules, il préfère ne pas répondre, il ne sait pas exactement à qui il a à faire, et il ne tient certainement pas à le découvrir. Il monte dans sa camionnette sans un mot, démarre, et s'éloigne le plus vite possible. Il sait qu'il a fait une grosse boulette, mais il s'en sort à bon compte. Et avec son chèque.

    Dans son rétroviseur, l'enveloppe corporelle de feu Lucien Mollard disparaît progressivement dans la nuit.

    Un démon de plus dans la nature.

    Sale soirée.

     

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  • Commentaires

    1
    Hélène Louise
    Vendredi 5 Juillet 2019 à 13:26
    Excellente chute :)
    2
    Vendredi 5 Juillet 2019 à 14:08

    Pourtant, personne n'est tombé.

    3
    Hélène Louise
    Dimanche 7 Juillet 2019 à 09:56

    Si, mais c'était dans les coulisses, alors tu n'as rien vu

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