• Le Petit Lavandiou

     

    Il était une fois, en Mordiou, un homme de foi qui avait perdu la sienne.

    Il errait dans la lande, l'âme en peine, se nourrissant exclusivement de lavande.

    Il était perdu, aux abois, allant de fourrés en buissons depuis des semaines,

    Il commençait à faire des bulles et à sérieusement gîter de la bande.

     

    Un jour d'oisiveté, le coeur léger, un Ogre le mangea. Il avait très faim.

    Le curé n'était pas tendre, il était filandreux et avait un drôle de goût.

    L'Ogre fut incommodé deux jours et deux nuits, il était à bout.

    Le ventre en feu, il se vida entièrement et se sentit mieux dès le lendemain.

     

    Plusieurs semaines passèrent sans que l'étron de l'Ogre ne trouve preneur.

    Tous les bousiers qui s'en vinrent par là furent incommodés par l'odeur,

    Au point de tous s'écrier en coeur : « Par la Sainte Motte, Mon Dieu quelle horreur ! »

    Il ne faut pourtant jamais évoquer devant une crotte le nom du Seigneur.

     

    Ce qui devait arriver arriva : de l'énorme étron naquit un petit prophète,

    L'étron Cacaouète, plus connu sous le nom charmant du Petit Lavandiou.

    Il sentait la merde, la lavande, jouait de la trompette et avait les yeux fous.

    On le laissait prêcher de loin, il était marrant, à son passage on faisait la fête.

     

    En répandant la bonne parole et des effluves exotiques, il répandit aussi la peste et le choléra,

    Transformant les superbes terres jadis sympathiques et pleines de vie de Patatra 

    En un désert vide et étrange, une lande morte que plus personne ne fréquente,

    Hormis le fantôme d'un Ogre défroqué et celui d'un prêtre à l'odeur démente.

     

    Il n'y a pas de moralité à cette histoire,

    Croire ou ne pas croire, telle n'est pas la question :

    Pour éviter les déboires

    Ne remuez pas la chose, il n'en sort jamais rien de mignon.

    N'en tirez non plus aucune conclusion

    Sur des liens illusoires entre la merde et la religion.

     

     

     

    « Maxime du jourHaï cul »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 27 Mars 2016 à 16:19

    Très jolie prose, écrite sans doute sous absinthe, un jour d'épandage de lisier dans les champs voisins... ^-^

    2
    Dimanche 27 Mars 2016 à 18:38

    Ce serait plutôt de la vodka "K".

    3
    Dimanche 27 Mars 2016 à 19:03

    Oh, oh, trop fort...sarcastic (il faut se méfier des petits oeufs de Pâques au Kirsch, ce sont les plus traîtres...)

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :