• La très mauvaise journée de l'Ogre Khôl

     Ce jour là, l'ogre Khôl se leva du pied gauche,

     Et se cogna aussitôt l'orteil droit dans une porte mal placée :

     Feue la porte fut utilisée dans la journée comme bois de chauffage.

     

     Pour son petit déjeuner, l'ogre trouva le café trop chaud,

     Le beurre rance, la viande moisie et le pain rassis :

     Feue la cuisinière fut utilisée dans la journée comme plat de résistance.

      

    Dans son bain, l'ogre tomba à court d'eau chaude,

    Entièrement savonné, il glissa dans les escaliers :

     Feu le chauffagiste fut pris d'une passion soudaine pour le contorsionnisme.

      

    C'est d'une humeur massacrante que l'ogre Khôl partit à la chasse.

     Il revînt six heures plus tard avec sur le dos six licornes, trois fées et huit lutins :

     Une des licornes lui avait perforé l'intestin,

     Une des fées lui avait brulé les sourcils d'un coup de baguette,

     Et les lutins lui avaient troué les chausses à coups de lancette.

      

    Exaspéré, il jeta toutes ses proies inanimées en tas dans le cellier,

     Se mit en quête d'une barrique de cidre, d'un tonnelet de liqueur,

     But le tout en quelques gorgées pleines d'ardeur,

     Et partit aussitôt se coucher, la journée du lendemain

     Ne pouvant être pire que celle qui l'avait précédée.

      

    Il s'avéra qu'une des licornes, Dhabon-Dhance, n'était point occise mais juste évanouie.

     Une des fées, Kation, n'avait que l'échine cassée, mais toutes ses facultés,

     Tandis qu'un des lutins, Tamarre, s'était contenté de feindre le décès.

     Ces trois là eurent tôt fait de comploter contre le maître de céans,

     Il n'était pas encore minuit qu'ils avaient un plan.

      

    Aussitôt, les trois compères d'infortune passèrent à l'action.

     Le lutin sangla la fée sur le dos de la licorne,

     Enroba les sabots de la blanche cornue dans des torchons mouillés,

     Et les trois rescapés se glissèrent hors du cellier à pas comptés,

     Direction la cuisine, où ils préparèrent à l'Ogre un superbe petit déjeuner.

      

    Avant de quitter la bâtisse délabrée, la fée tint à signer son forfait :

     Au milieu des tartes aux pommes empoisonnées,

    Des petits pains à l'amanite, de la soupe au lait de licorne décédée,

    Du beurre de bave de crapaud et du miel à la cigüe,

    Elle laissa en évidence une gentiane dans un verre à pied.

      

    Au réveil, transi de froid, encore un peu enchafouiné par les courants d'airs,

     L'Ogre Khôl, Eric de son prénom, apprécia la délicate attention.

     De toutes les couleurs, la bleue était sa préférée.

     Alors qu'il attaquait à belles dents son petit déjeuner,

     Il pensa qu'il lui faudrait chaleureusement remercier sa cuisinière.

     

    « Le mystérieux Vampire de la Province des Six Vallées.La journée du lendemain ne fut pas meilleure. »

  • Commentaires

    1
    Lundi 23 Décembre 2013 à 18:57

    Je trouve l'auteur très vicieux (mais je ne m'en étonne guère) de nous faire attendre la fin du conte pour comprendre le choix du nom de son ogre Mascara.

    Et aussi très douteux (sexiste si ça se trouve même) d'affubler la fée, un être pétri de grâce et de féminité, d'un nom caca boudin ! 

    (et pis aussi j'ai pas compris la chute, enfin je ne l'ai pas trouvée... ... il ne manquerait pas une strophe ? Une ode funéraire ? Ou un dessert ? )

    Mais sinon j'ai beaucoup aimé cet élan cruellopoétique, comme d'habitude ! *gerbe de fleurs*

    2
    Lundi 23 Décembre 2013 à 19:18

    Ogre cogner pied (Houille Houille !)

    Lui Gross Kolère !

    Enervé : casser porte, tuer mauvaise cuisinière, faire nœud avec chauffagiste.

    Partir chasse pour détendre : trois accidents de chasse lui avoir dans même journée !

    Lui raz le bol : très très énervé. Lui boire beaucoup et dormir pour oublier journée toute pourrie.

    Quand lendemain lui réveiller (mal réveillé cause courant d'air porte inexistante et grand froid cause pas de chauffagiste et donc pas chauffage) lui pas bien se rappeler Gross Kolère de la veille. Donc manger déjeuner gentille cuisinière fleuriste. (pas se rappeler elle morte)

    ça être humour Ogre.

    3
    Lundi 23 Décembre 2013 à 19:33

    D'accord,  tout ça j'avais compris ; mais il meurt ou pas à la fin ?

    4
    Lundi 23 Décembre 2013 à 20:37

    Mais j'en sais rien, ma bonne dame !

    Quelle est la sensibilité des ogres aux poisons ?

    J'ai bien eu beau chercher sur le wèbe pendant des heures, figurez vous que je n'ai pas été en mesure de trouver une seule étude scientifique sérieuse sur le sujet !

    Du coup, afin de ne pas décrédibiliser mon récit, je me suis trouvé dans l'obligation morale de faire une fin ouverte, dans laquelle la faim de l'ogre serait une fin funeste ou une fin amusante, au choix du lecteur.

    C'est lâche, je sais, mais j'ai une éthique...

    5
    Lundi 23 Décembre 2013 à 20:39

    Je DETESTE les fins ouvertes, moah monsieur !!

    Veuillez la fermer sans délais ou sinon.

    6
    Lady lama
    Lundi 23 Décembre 2013 à 21:27

    Ça sent le vécu, je dis ça, je dis rien, tu manges ce que tu veux hein ^^

    Pour moi la fin est claire, l'ogre est empoisonné. Il peut y avoir un retournement de situation si une grosse et puante ogresse vient le sauver par un baiser d'amour, ou si la cuisinière revient et le fait vomir.  Monsieur le Bidet, est-ce qu'une suite est prévue? (Comme les ogres sont une espèce en voie de disparition, faudrait pas en tuer trop...).

    7
    Lundi 23 Décembre 2013 à 21:50

    A la demande générale, il y aura une suite.

    8
    Lundi 23 Décembre 2013 à 21:55

    Voilà !   

    Comme quoi le caprice paie !  

    GN mes p'tits trolls !

    9
    Lady lama
    Lundi 23 Décembre 2013 à 22:11

    (se frottant les mains)

    Bonne nuit vous mêmes!

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